Vaste question à laquelle de longues recherches devraient être consacrées de toute urgence, non pas simplement pour reproduire de simples poncifs sur les liens entre sport(s), performance, (nouvel esprit du) capitalisme, management, vainqueur (qui ne possède pas vraiment de féminin) ou encore modernité, mais pour comprendre comment le politique instrumentalise le sport à des fins électoralistes souvent à courte vue (un ou au mieux deux mandats) plutôt qu’il ne le développe véritablement pour toutes et tous.
Le “grand” tournant politique du sport suisse dans les années 1970 n’échappe pas à notre constat d’un manque criant d’analyses, mais il met aussi en évidence de nombreuses contradictions entre un discours a priori positif sur un soutien pour le sport de masse – qui pourrait s’y opposer? – et des volontés plus bassement politiciennes (ici de droite, sic!).
Ainsi le conseiller aux États radical Maurice Péquignot déclare durant le débat sur la loi de 1972 que : « le culte de la vedette sportive est préférable à celui voué aux chanteurs hurleurs, aux danseurs hystériques ou aux hippies débraillés. La maxime “Une âme saine dans un corps sain” n’a rien perdu de sa valeur, tout au contraire. »
Dans le cadre d’un échiquier politique largement dominé par les forces conservatrices au début des années 1970, il n’est pas possible de conclure sans inviter à des analyses plus détaillées – que nous appelons de nos vœux –, à la fois autour de l’hypothèse de l’instrumentalisation du sport à des fins de contrôle social, mais aussi pour approfondir la connaissance de ces élites qui dirigent et influencent le sport suisse
Pour en savoir davantage, on pourra lire le texte mis à disposition ci-dessous:
Référence: Quin Grégory (2023). « ‘Le politique et le sportif’. Regard sur la construction d’une base légale pour le sport en Suisse en 1972 », dans Brühwiler Ingrid, Horlacher Rebekka, Quin Grégory, Westberg Johannes (sous la direction). La fabrique des corps nationaux. Autour de l’institutionnalisation de l’éducation physique en Suisse et en Europe (XIXe-XXIe siècle), Neuchâtel: Alphil, pp. 189-210.
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